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Bouillon de poney

La modification comportementale

Dernière mise à jour : 2 avr. 2023



Clio Marshall


La modification comportementale, c’est ce que font tous les cavaliers en permanence avec leurs chevaux, sans trop le savoir : c’est ce qu’on fait lorsqu’on essaye de faire passer un comportement indésirable à son cheval ; c’est ce qu’on fait lorsqu’on apprend quelque chose de nouveau à son cheval. Plusieurs étapes composent la modification comportementale. Pour la même raison qu’on vous a fait passer le code avant de commencer les leçons de conduite, avec les chevaux (et les animaux en général), on essaye aussi de faire les choses dans l’ordre.


1️⃣ Vérifier que son cheval soit en bonne santé Douleurs, inconfort, gêne physique sont la cause d’une immense majorité des comportements indésirables. On ne réglera par exemple pas le problème d’un cheval qui mord au sanglage tant que sa selle lui fait mal. De la même façon, avant d’apprendre les changements de pied au galop à son cheval, il va falloir s’assurer qu’il est physiquement capable de les réaliser. 2️⃣ Assurer la satisfaction des besoins de son cheval Un cheval mange des fibres 16h par jour, il est fait pour vivre en troupeau et se déplacer. On ne réglera pas les problèmes d’un cheval agressif au moment des repas en continuant à lui restreindre un accès continu au foin, de même qu’on ne pourra apprendre à marcher calmement en main en extérieur à un cheval frustré. 3️⃣ Gérer l’environnement Ça, c’est plutôt l’idée d’anticiper les situations et de les préparer au mieux pour faire disparaître bon nombre de comportements indésirables ou simplifier la vie de tout le monde lors d’un nouvel apprentissage. Par exemple, parer un cheval à côté de son pré s’il souffre d’anxiété de séparation permet d’éviter le stress de l’isolement qui rendra le travail impossible pour le maréchal. De la même façon, on choisira un chemin connu et sans moissonneuse batteuse pour la première sortie en extérieur de notre poulain.

4️⃣ L’enrichissement Cette étape n’est pas toujours précisée mais j’avais envie de la mettre, parce qu’on prend souvent l’enrichissement pour un bonus. C’est dommage. L’enrichissement permet de préparer le cheval à des tonnes de situations qu’il sera amené à croiser un jour. Enrichir le quotidien de son cheval, c’est lui offrir des opportunités de découvrir de nouveaux stimuli, d’apprendre à mieux gérer ses émotions, de généraliser certains apprentissages. 5️⃣ Et enfin, l’entraînement L’entraînement c’est cette chose un peu tabou dont personne ne veut vraiment parler. C’est dommage, parce que bien que ce soit la dernière étape, c’est une étape à part entière. C’est d’ailleurs celle qui va vous permettre d’apporter de la précision en discriminant les comportements voulus, en les associant à un code ou un signal pour pouvoir les obtenir à la demande, en enseignant à votre cheval des chaînes de comportements qui vous amèneront en rando ou sur un carré de dressage, bref, c’est pas rien. Lorsque je parle « apprentissages associatifs » et « renforcement », on vient souvent me dire « oui mais moi je gère l’environnement ». J’avoue que moi tout ce que j’entends alors, c’est « j’ai rien compris ». Parce que la gestion de l’environnement ne peut pas s’opposer à l’entraînement, c’est une étape préliminaire dont on ne devrait jamais se passer. Me dire ça, c’est comme me répondre « je mets mon clignotant » lorsque je vous demande si vous tournez à gauche ou à droite. Heureusement, que vous mettez votre clignotant, parce que vous n’êtes pas bête et que vous respectez le code de la route. Mais ça ne répond pas à ma question.



P.S. : En fait je vous dit qu’on ne peut pas sauter ces étapes, mais si, on peut. On peut en utilisant la force, en contraignant son cheval, et bien souvent en l’amenant à un stade de résignation acquise. Comme pour tout, finalement, c’est simplement un choix.



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