Comment gérer sa peur de la chute à cheval ? #1 Le montoir.
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Comment gérer sa peur de la chute à cheval ? #1 Le montoir.



Dans cet article, et suite à vos réactions sous la publication du 01/02/2021 j'ai décidé d'aborder la question de la peur de la chute.

Dans un premier temps, j'aimerai rappeler que c'est une peur tout à fait normale et naturelle !

Il s'agit même de bon sens en fait. Un cheval est un animal massif, aux déplacements parfois vifs et imprévisibles. Même le plus gentils, le mieux éduqué et le plus calme des chevaux est capable de faire un violent écart suite à un accès de panique. Parce que le cheval est une proie et parce qu'il réagit par instinct !

Alors plus le cheval aura été habitué aux bruits et aux mouvements des divers objets du quotidien, plus il sera "sûr", mais il est impossible de promettre à 100% qu'un cheval ne vous fera pas tomber.


Cependant, il y a quelques moments clefs à repérer. Les moments où nous nous sentons en situation de fragilité.

(La façon dont nous nous comportons à pied est importante et a une influence visible sur la façon dont nous nous comportons à cheval, mais j'aborderai la relation à pied à part car cela vaut au minimum un article, sinon un livre...)


Donc, ces moments de fragilité, quels sont-ils ?

Il s'agit de moments durant lesquels nous n'avons absolument aucun contrôle sur le comportement du cheval, soit parce que nous n'en avons réellement pas, soit parce que nous ne connaissons pas les moyens d'en avoir dans ces situations.

Nous allons voir ensemble dans cette série d'articles les différentes situations clefs à apprendre à gérer et à appréhender correctement pour que les choses se passent au mieux !


1. La peur au montoir :


Commençons par le premier cas de fragilité, lorsqu'on se met en selle. C'est un moment tout à fait particulier, qui peut provoquer un stress important chez certains cavaliers au point parfois de créer comme un genre de blocage, comme si la personne ne savait plus comment il faut faire pour se mettre en selle.

D'une part, selon la hauteur du cheval et la souplesse du cavalier, il est plus ou moins aisé de mettre le pied à l'étrier, passé cette étape, arrive un certain déséquilibre. Or, il est évident que dans cette posture, il y a beaucoup de choses à penser en même temps. Rester debout, garder le pied dans l'étrier pour ne pas glisser, garder le cheval à l'arrêt, trouver quelles parties de la selle attraper pour se hisser, trouver le bon angle pour se hisser, et donner une impulsion assez forte pour monter sur le cheval, mais pas trop forte pour ne pas passer de l'autre côté, faut-il avoir les rênes ajustées ou ballante et est ce que la selle est bien sanglée, est ce qu'elle ne va pas tourner, est-ce qu'il ne va pas y avoir un fantôme au fond du manège ou de la carrière à ce moment là, Bobby va-t-il arriver par derrière en aboyant, en bref on réfléchit beaucoup trop et du coup on ne sait plus comment faire.

Pourtant avec un cheval de bois, n'importe qui montera sans se poser de questions...


Alors, comment aborder sereinement cette première étape ?

Tout d'abord, on privilégiera si possible un endroit dans lequel on sait que le cheval se sent plutôt serein et dans lequel on se sent détendus. (Si le cavalier est tendu il transmet son stress au cheval et se met lui même en danger). On évitera donc, les lieux de passages des machines agricoles, la proximité de la graineterie, un copain cheval excité juste à côté, un endroit dans lequel le vent souffle et siffle (les chevaux détestent ça), la présence de Bobby qui ne fait que jouer dans les pattes de Pompon etc...

Un endroit calme sera déjà un bon point de départ, si c'est dans un manège, on choisira un endroit du manège dans lequel le cheval est habituellement détendu et pas le coin dans lequel se cache systématiquement ce fichu fantôme ! (pareil en carrière).

Ensuite, il s'agira de prendre son temps, se dire qu'on a tout le temps, que rien ne presse ! Même si Margot est déjà à cheval depuis 5 minutes et qu'elle s'impatiente, on s'en fout, elle attendra bien 5 minutes de plus !

Si c'est rassurant, et si on ne l'a pas déjà fait avant, on peut vérifier le sanglage et l'ajustement du matériel. Une fois que tout est ok de ce côté, on passera à l'étape suivante.

Il est évident que si vous avez accès à un montoir c'est une bonne chose, ce sera plus facile de monter et donc moins de gymnastique amènera moins de stress, n'importe quel support fera l'affaire, un plot de béton, un tabouret, un vrai montoir, du moment que ce dernier est stable évidemment. On veut essayer de parer à ce moment de déséquilibre il serait tout de même un peu nigaud de vouloir monter depuis une tour de kapla ^^

Ceci étant, bien que l'usage du montoir soit tout à fait indiqué pour préserver l'arçon de la selle et le dos du cheval, il est absolument nécessaire, à mon sens, de savoir s'en passer. Alors, évidemment, en cas de handicap ou d'un age auquel cela devient compliqué pour des raisons physiques évidentes, on ne va pas s’escagasser à se passer du montoir !

Mais pour tous les autres, il est important de savoir monter sans et de s'y exercer de temps en temps. Par exemple si vous êtes en balade avec un besoin d'aller uriner, il serait dommage de se faire exploser la vessie pour ne pas descendre de sa monture, ou de terminer la balade à pied (ce qui ne manquerait pas de faire chier tout le monde en plus, sauf en cas de balade solitaire cela s'entend...).

Pire, vous êtes en pleine steppe mongole et il faut aller chercher du secours car le temps est compté pour que Margot s'en sorte. Bah ouai, elle est aussi vite tombée de cheval qu'elle y est montée cette gourde ! Vous n'allez pas vous mettre en quête d'un montoir alors qu'il n'y a pas un rocher à la ronde, sauf si vous détestez Margot...mais ça, ça vous regarde, je ne veux rien savoir !


Il y a en réalité peu de cas lors desquels il est nécessaire de savoir monter sans montoir si on est en manège et carrière, mais, croyez en la grande pisseuse que je suis, c'est quand même super de pouvoir remonter sans passer trois heures à chercher sur quoi grimper d'abord...


Revenons en à nos étapes !

Debout sur le montoir ou au sol, il faut mettre le pied à l'étrier, avant cela et pour que les choses puissent se passer au mieux, on pensera à organiser nos rênes, on les ajustera mais pas trop, de façon à simplement sentir qu'il suffit de tirer un peu dessus pour avoir une action sur la bouche du cheval. On passera la boucle formée par les rênes sur le côté droit du garrot pour ne pas être gêné. Si on a une badine, on la calera dans la main gauche avec les rênes, en faisant bien attention à la garder le long de l'épaule du cheval ! Certains chevaux peuvent s'effrayer de la cravache qui gigote lorsqu'on monte. Toujours de la main gauche, on viendra attraper le pommeau de la selle. La main droite qui se trouve libre peut désormais aider le bout du pied gauche à rentrer dans l'étrier si besoin. Voilà qui est chose faite. Si le cheval fait mine d'avancer, on le recadrera gentiment avec les rênes, sans lâcher le pommeau ! Il faut garder une possibilité de contrôle en pouvant conserver sa position.

Si un doute sur les intentions du cheval s'installe, on fera semblant de vouloir monter, pour vérifier. - Mais attention, il faudra rester absolument neutre dans les rênes et ne surtout pas tirer dessus si le cheval ne bouge pas ! Ça peut sembler anodin, mais ça ne l'est pas du tout ! Il faut éviter d'avoir une action qui ne fasse pas sens pour le cheval, sans quoi il finira par ne plus rien comprendre et c'est là que vous serez en danger. - Si le cheval ne fait pas mine de bouger, alors c'est qu'il est bien et que vous pouvez y aller, s'il reporte ne serait-ce qu'un millième du poids de son corps vers l'avant, c'est qu'il n'est pas prêt et il faut alors intervenir avec les rênes pour corriger.

Dans le cas ou le cheval ne bouge pas, il est temps de prendre son élan, main droite sur le troussequin pour commencer et de se hisser vers le haut jambe droite pendante vers le sol, l'erreur c'est de vouloir tout faire en même temps, se hisser, passer sa jambe en même temps, et pourquoi pas manger une glace pendant qu'on y est... Pour celui qui ne se pose plus de question, ce serait complétement possible, mais pour celui qui redoute ce moment, il s'agit de décomposer pour s'apaiser et se simplifier la vie.

Alors évidemment une fois hisser en appuie sur l'étrier, la jambe droite pendante, on ne doit pas rester longtemps dans cette position. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle tire sur le dos du cheval, lui rendant la situation inconfortable, et par reflex, au bout d'un moment le cheval peut avoir envie d'essayer de se dégager de l'inconfort en avançant son épaule ou en se mettant à marcher, ce n'est pas dans le but de déséquilibrer le cavalier ou de le faire tomber, mais bien parce que ça le gène vraiment !

Donc on attends pas trop pour passer la jambe par dessus le troussequin et s'asseoir comme un sac heuu non, plutôt comme une plume s'il vous plait, sur le dos de Pompon.

On y est enfin ! Super on lâche tout ! Et bien non ! Surtout pas !

Si on veut que la suite de la reprise se passe bien on ne lâche absolument pas tout ! On garde Pompon à l'arrête le temps de chausser l'étrier droit, et une fois seulement qu'on est bien assis, qu'on a prit nos rênes et qu'on est prêt à marcher au pas, on demande le pas. Et là, vous pouvez donner du mou dans les rênes, voir même vous mettre rênes longues pour le début de l'échauffement.

Pourquoi est-ce si important d'être précis à chaque instant ? Tout simplement parce que ça donne le ton, plus ce qu'on fait est propre et clair, plus c'est rassurant pour le cheval, et plus la séance pourra se passer dans le calme. Si on est brouillon, que les actions ne sont pas clair, il est fort probable que le cheval soit d'amblé agacé par son cavalier.


Revenons en au cas ou le cheval bouge, lorsqu'on est debout à côté de lui, pied à l'étrier, prêt à l'enfourcher.

Il ne faut surtout pas y aller d'un coup. Il va falloir s'armer de patience et recadrer le cheval à chaque mouvement. On n'entame pas une ascension sur un cheval prêt à partir au galop plein cul, c'est inutilement dangereux, sauf si on fait de la voltige cosaque, mais si c'est le cas cet article n'est pas pour vous ^^.

Cela peut prendre du temps pour que Pompon se détende et se stabilise, il est conseillé, dans ce cas là, d'utiliser le montoir car le fait d'être en hauteur donne plus de confiance. Si c'est lors d'une balade, il sera nécessaire de trouver un endroit dans lequel le cheval se calmera, quitte à faire un petit tour à pied. S'il y a des copains autour le mieux est de demander à ce qu'ils encadrent le cheval et que leurs propres montures ne bougent pas. En général cela fonctionne bien pour rassurer Pompon.

Dans le cas du cheval en manège ou en carrière, il faudra vraiment faire un travail sur cette étape, ce sera bénéfique pour tout le reste de la relation humain/cheval. Au mieux du mieux, cela devient un exercice en soi et une fois que le cheval est devenu calme et disposé à être monté, on cesse l'activité en le ramenant au pré, au box, peut importe, mais on cesse le travail ! On ne démarrera idéalement le travail monté qu'avec un cheval avec lequel le montoir est devenu facile. Bien sûr ce n'est pas possible en club malheureusement...


Pour résumer, on se détend, on privilégie des endroits calmes, on prend son temps et tout devrait bien se passer.



Cheval Ta Race.



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